Villebon – Les Casseaux

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L’Histoire de la propriété
La liste des propriétaires
12 mars 1792 – Vente par Mme Marie Allotte de Chancelay à M. Farmain
12 avril 1862 – Vente par M. Farmain de Sainte-Reine
    à Mme Cluzel

29 juillet 1920 – Vente par M. Carbonneaux le Perdriel
    à M. Marret

L’histoire de la propriété

En 1920, Maurice Marret, un industriel parisien, fait l’acquisition d’une maison et de terrains, situés à cheval sur les communes de Villebon-sur-Yvette et de Palaiseau. Cette propriété n’est toutefois pas récente puisque connue aussi sous le nom de « château des Casseaux », elle existait déjà avant la Révolution…

Portrait de Mme Théodore Lacroix avec sa fille Suzanne-Félicité (Tableau de Jean VALADE)

 

La première personne apparaissant, dans des documents officiels, comme en étant propriétaire est Anne-Marie Allotte de Chancelay (1732-1820), la veuve de Théodore Lacroix (1707-1777) qui avait été  directeur des fermes du Roi ; on peut présumer qu’elle a hérité cette propriété de son mari.

Le 12 mars 1792, Suzanne Félicité Lacroix, procède, au nom de sa mère, à la vente de la propriété à Antoine Charles Farmain, huissier royal. Celui-ci habite le « Château des Casseaux » et y décède le 2 juin 1812. Son fils, Antoine Farmain de Sainte-Reine, hérite du domaine et y finit aussi sa vie, le 23 avril 1849.

Soixante-dix ans après l’avoir acquise, la famille Farmain cède la propriété, le 12 avril 1862 ; c’est une autre veuve, Rose Cluzel (1810-1887)– mariée à François Marie Le Perdriel (1797-1860), pharmacien de son vivant -, qui en fait l’acquisition. Pour s’assurer qu’aucune hypothèque légale non-inscrite ne vienne grever ladite propriété, elle procède à une publication du contrat dans le journal local, l’Union de la Seine-et-Oise.

Maurice Marret

Le 29 juillet 1920, François Charles Albert Carbonneaux Le Perdriel (1863-1928), le petit-fils par adoption de François Marie Le Perdriel, revend la maison et les terrains à Maurice Eugène Angèle Marret (1873-1944), un industriel parisien qui dirige une société d’affinage de métaux précieux.

L’arrivée de la Deuxième Guerre mondiale transforme la vie de la famille Marret – ses trois fils sont mobilisés et deux d’entre eux seront faits prisonniers. L’armée française (44e Régiment d’artillerie divisionnaire) occupe les Casseaux dès le 16 septembre 1939 : des officiers, sous-officiers et soldats y résident, avec une batterie d’artillerie, des chevaux et leur équipement …

Les troupes allemandes s’y installent à partir du 18 juin 1940. Une cinquantaine d’hommes et leurs chevaux y habitent ; ils y demeurent jusqu’au 25 juin 1941, mais la propriété reste encore à la disposition des autorités allemandes d’occupation. À partir du 15 septembre 1941, les propriétaires peuvent y retourner, les lieux restent toutefois susceptibles d’être réoccupés à tout moment… C’est donc une maison partiellement pillée et impossible à habiter de façon durable, et la famille Marret n’y va plus qu’occasionnellement.

En 1945 l’État procède à l’acquisition d’une partie de la propriété (6ha 30a) pour le Centre d’essai en vol de Brétigny-sur-Orge. L’École d’apprentissage s’installe au château des Casseaux et y regroupe, dès le début 1946, les jeunes apprentis autrefois dispersés dans plusieurs villes françaises.

Dans le cadre du plan de réorganisation des armées, le Ministère de la Défense (Direction générale de l’armement) abandonne le site en 2013. La propriété pourrait être vendue prochainement et l’avenir du château des Casseaux demeure inconnu…

 

 

Les propriétaires du Château des Casseaux, selon les actes notariés

  • Anne Marie Allotte de Chancelay (1732-1820), veuve de M. Théodore Lacroix, directeur des fermes du Roi – probablement en héritant de son mari, mort en 1777.
  • Antoine Charles Farmain (1729-1812), huissier ordinaire du Roi près le Département de la Justice – par acquisition, le 12 mars 1792.
  • Antoine Farmain de Sainte-Reine (1767-1849), Sous-Intendant militaire de la Garde Royale, Chevalier de l’ordre royal & militaire – en héritant de son père, mort le 2 juin 1812.
  • Antoine Adolphe Farmain de Sainte-Reine (1803-1878), Intendant militaire de la garde royale  – – en héritant de son père, mort le 23 avril 1849.
  • Madame Rose Cluzel (1810-1887), veuve de M. François Marie Le Perdriel – par acquisition personnelle le 12 avril 1862.
  • François Charles Albert Carbonneaux Le Perdriel (1863-1928), industriel – en héritant de sa grand-mère, morte le 24 décembre 1887.
  • Maurice Eugène Angèle Marret (1873-1944), industriel – par acquisition, le 29 juillet 1920..
  • Pierre Marret, Jean Marret, Denise Marret et Roger Marret – en héritant de leur père, mort le 16 décembre 1944.
  • L’État français, depuis 1945.

12 mars 1792 – Vente de la propriété par Anne Marie Allotte de Chancelay à Antoine Charles Farmain

Par contrat passé devant Me Gabiou qui en a gardé minute en son collègue notaire, à Paris, le douze mars mil sept cent quatre vingt douze, Made Delafosse, alors demoiselle, ayant agi comme mandataire de Made Anne Marie Allotte de Chancelay, sa mère, veuve de M. Théodore Lacroix, Directeur des fermes du Roi, a vendu à M. Antoine Charles Farmain, huissier ordinaire du Roi près le Département de la Justice, père de M. Farmain de Sainte Reine ici présent, une propriété située au hameau de Cassaux et aux environs, Paroisse de Villebon, proche la rivière d’Yvette et du village de Palaiseau (Département de Seine et Oise, Arrondissement du bureau des hypothèques de Versailles) et consistant en une maison bourgeoise, jardin, cour, bassecour, bâtiments de toute nature dépendant de lad. maison, pièces de terre, parcs, cerisayes, baus verger […].

Cette vente a été faire moyennant vingt quatre mille livres de prix principal ; sur quoi quatorze mille livres ont été payées par led. sr Farmain acquéreur, suivant quittance passée devant le même notaire qui en a pareillement gardé minute en son collègue le vingt six juin dix sept cent quatre vingt dix et étant ensuite dud. contrat. […]

1821-05-11. Quittance par Mme Delafosse à Mr Farmain de Sainte-Reine.
Me Viault, notaire à Paris.

12 avril 1862 – Vente de la propriété par M. Antoine-Adolphe Farmain de Sainte-Reine à Mme Rose Cluzel

Notification d’un acte fait au greffe du tribunal civil, séant à Versailles le quinze mai mil-huit-cent-soixante-deux enregistré, constatant le dépôt y effectué, de la copie collationnée et enregistrée d’un contrat reçu par Me Marcq et Me Turquet son collègue, notaires à Paris, le douze avril précédent, aussi enregistré;

Aux termes duquel contrat, M. Antoine-Adolphe Farmain de Sainte-Reine, propriétaire, demeurant à Paris, rue de Sèvres, no 23, ci-devant, et actuellement rue Leroux, no 5, quartier de Passy, a vendu avec garantie de tous troubles, hypothèques, privilèges, surenchères, évictions et autres empêchements, à madame veuve Le Perdriel, requérante :

  1. Une maison de campagne sise en la commune de Villebon, au hameau des Casseaux, arrondissement de Versailles (Seine-et-Oise), comprenant une maison d’habitation élevée d’un rez-de-chaussée et de deux étages, vastes communs composés de logements de jardiniers, buanderies, selleries, remises, écuries, grenier à fourrage, bûcher, lapinière, loge à chien, eaux-vives distribuées dans la maison, jardin d’agrément et potager, futaie, prés, clos au bout.Le tout entouré de murs, d’une contenance d’environ quatre hectares, joignant d’un côté la route de Villebon à Orsay, d’autre côté vers le jardin et le clos aux prés de M. de Sainte Reine, et vers la maison aux prés qui vont être désignés, d’un bout vers le clos à une pièce de pré de M. de Sainte-Reine, et d’autre bout vers les bâtiments, à la pièce ci après désignée.
  2. Une pièce de terre en nature de prairie, contenant quatre-vingts ares trois centiares, tenant d’un côté à la propriété ci-dessus vers la maison, d’autre côté à la rivière de l’Yvette, d’un bout au surplus de la prairie restant appartenir à M. de Sainte-Reine, d’autre bout sur la même ligne du mur de clôture, du côté de la maison à la pièce ci-après désignée, et à M. de Ste-Reine.
  3. Une pièce de terre aussi en nature de prairie, d’une contenance de trente-quatre ares dix-neuf centiares, sise au même endroit, tenant d’un côté vers la maison à la propriété ci-dessus, et à la pièce de pré sus-désignée, d’autre côté au surplus de la prairie restant appartenir à M. de Sainte-Reine. d’un bout vers la rivière de l’Yvette à M. de Sainte-Reine, d’autre bout à la route de Villebon à Orsay. Cette pièce, dans ce bout, est coupée par un sentier, elle est bornée par une haie vive, faisant partie de la vente du côté des terres de M. de Sainte-Reine.

Droit de tour d’échelle de la largeur de un mètre cinquante centimètres environ, tout le long de la propriété désignée sous le no 1er sur les terres restant appartenir à M. de Sainte-Reine.

Moyennant, outre les charges clauses et conditions portées an contrat, le prix principal de soixante-huit mille six cents francs payé comptant, et dont ledit contrat contient quittance. […]

L’Union de Seine-et-Oise, 11 juin 1862, p. 4.

29 juillet 1920 – Vente de la propriété par M. et Mme Albert Carbonneaux le Perdriel, à Monsieur Maurice Marret

Suivant acte reçu par les notaires soussignés le vingt neuf juillet dernier (mil neuf cent vingt) Monsieur & Madame Carbonneaux Le Perdriel comparants ont vendu à Mr Maurice Marret aussi comparant.

1ent Une propriété d’agrément située à Villebon canton de Palaiseau arrondissement de Versailles (Seine et Oise) route de Villebon à Orsay dite « Les Casseaux » consistant en maison de maître, autres bâtiments, maison de jardinier, orangerie serre cours, jardin d’agrément & potager verger prairies terrain de culture, le tout d’un seul ensemble clos de murs, haies & fil de fer d’une contenance d’environ sept hectares trente quatre ares soixante seize centiares en ce compris la moitié dans toute sa longueur d’un chemin bordant ladite propriété au sud et au nord.

2ent Et un jardin d’agrément situé commune de Palaiseau, lieudit « Fourcherolles » contigü à la propriété précédente d’avec laquelle elle était séparée par la rivière l’Yvette d’une contenance superficielle d’environ un hectare soixante seize ares quatre vingt quinze centiares.

Ces deux propriétés plus amplement désignées audit acte d’acquisition dont la minute précède.

Cette acquisition a eu lieu moyennant le prix principal de deux cent vingt cinq mille francs […]

1920-09-07. Quittance Mainlevée partielle par Mr & Mme Carbonneaux Le Perdriel à Mr Maurice Marret. Me Gaston Bazin, notaire à Paris.

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Septembre 1939 – Les petits-enfants de Maurice Marret devant la maison des Casseaux