Marret et Beaugrand

En 1835, Charles Marret (1807-1846) rachète la maison Gloria, 19 rue de la Paix. À sa mort, sa veuve, Louise Hy (1816-1896), et son neveu, Paul Marret (vers 1816-1854) – le fils d’Auguste (1790-1851) – en poursuivent l’exploitation. En 1848, la société ouvre une succursale à New-York.

Après s’être retrouvé seul, Paul Marret s’associe, en 1852, avec Gustave Beaugrand (ou Baugrand) dans la maison Marret et Beaugrand. Cependant, un an après, Paul Marret tombe malade au cours d’un voyage d’affaires à La Havane et il meurt en revenant, à New-York en 1853 (dit Henri Vever, le successeur-repreneur de la maison Marret et Beaugrand), mais en 1854 à Paris, selon des documents familiaux. Gustave Beaugrand continue à diriger la maison avec Zoé Durand (1823-1887), la veuve de Paul Marret, jusqu’en 1858, alors que celle-ci se remarie avec Victor Vilain ; elle lui abandonne la propriété de la société qui continue encore pendant quelques années – au moins jusqu’en 1864 – , sous le nom de maison Marret et Beaugrand.

Quelques objets fabriqués par la maison Marret et Beaugrand

Expositions

1855 – Exposition universelle (Paris)

« Le diadème d’étoiles en brillants de M. Jacta ferait ressembler à une reine la femme qui saurait le porter, et je suis bien sûr qu’elle emploierait tout son pouvoir pour posséder ensuite le bel éventail de MM. Marret et Beaugrand. »

Source : Exposition internationale. Visite à l’Exposition universelle. Paris, 1855.

« À la première Exposition universelle de 1855, à laquelle la maison Marret et Baugrand envoya ses produits, il [Gustave Baugrand] obtint une médaille d’honneur pour sa jolie joaillerie. »

Source : Lamathière, T. Panthéon de la Légion d’honneur. Paris, 1907.

1859 – Exposition universelle

« M. Marret-Beaugrand à Paris (France)

La riche joaillerie de cet exposant se fait remarquer par un travail d’une grande distinction et d’une heureuse hardiesse de dessin : citons particulièrement une guirlande de bluets, et un collier de perles noires rubans d’un très bon goût, enfin une ombrelle à perles noires très satisfaisante. Médaille d’honneur. »

Source : Album de l’Exposition universelle. Paris, 1859.

« À la vitrine de Marret et Baugrand, le rapporteur donne les éloges suivants : « jolie joaillerie, guirlande de bluets d’un très beau travail, ornement de tête, collier perles noires, rubans de bon goût, ombrelle perles noires, travail fin, simple et très élégant. »

Source : Vever, Henri. La bijouterie française au XIXe siècle, vol. 2, p. 120.

1862 – Exposition universelle (Londres)

« 3205. Marret et Beaugrand, à Paris, rue de la Paix, 19. – Joaillerie, bijouterie d’or et d’argent. Fabrique collective; établissement fondé en 1825. – M. d’h. [Médaille d’honneur] 1855. »

Source : Catalogue officiel publié par ordre de la commission impériale.
Exposition universelle de 1862 à Londres, section française.
Paris. Imprimerie impériale. 1862.

« Nous avons rencontré, cependant, quelques heureuses exceptions. MM. Marret et Beauregard avaient exposé une admirable collection de perles : un collier représentant une valeur de 18,500 livres, tout près de 500 mille francs. Les belles perles sont rares, en effet; mais elles ont tant de charmes, leur doux éclat se marie si bien à celui d’une peau blanche et fine, qu’il semble que ce soit le bijou par excellence. Il n’a ni l’éclat éblouissant, ni la dureté du diamant, mais un charme plus tendre et plus pénétrant (Voy. la Mer de Michelet, p. 196).

Il y a une cinquantaine d’années, les femmes portaient leurs diamants sur le front, en diadème; cette mode semble revenir; toutefois nous avons vu aussi beaucoup de coiffures destinées à couvrir la chevelure retombante par derrière, comme on la porte aujourd’hui, et dont le nom de cache-peigne indique assez la forme. Il faut de l’imagination pour se figurer l’effet que produira une parure, quand on la voit dans une vitrine; il semble toutefois que les grappes de diamant, qu’expose M. Marrel, retombant sur une belle chevelure noire bien lustrée, s’agitant à chaque ondulation de la valseuse, doit lui faire une auréole de lumière éblouissante. Le cache-peigne en corail et en argent de M. Petiteau est aussi destiné à une brune, auquel le rouge sied davantage ; le diadème qu’expose ce joaillier est peut-être un peu lourd, une belle et grande personne seule pourra le porter. »

Source : Annales du Conservatoire impérial des Arts et Métiers
publiées par les professeurs. Tome troisième. Paris. 1862.

« Nos joailliers avaient une exposition assez brillante pour attirer les regards de la foule. MM. Marret et Beaugrand avaient exposé une admirable collection de perles : un collier surtout représentant une valeur de 18,500 livres, tout près de 500,000 francs. Les belles perles sont rares, en effet; mais elles ont tant de charme, leur doux éclat se marie si bien à celui d’une peau blanche et fine, qu’il semble que ce soit le bijou par excellence. Il n’a nj l’éclat éblouissant, ni la dureté du diamant, mais un charme plus tendre et plus pénétrant (Voir la Mer de Michelet). »

Source : Complément de la troisième édition du Dictionnaire des Arts et Manufactures. Paris. 1868.

« En 1862. à l’Exposition universelle de Londres, les deux associés avaient fait d’immenses progrès, aussi leurs œuvres étaient-elles l’objet d’un rapport très élogieux. Dans la riche vitrine de MM. Marret et Beaugrand, de Paris, la forme n’y était nulle part sacrifiée à l’effet; l’usage pratique de ces objets si étincelants n’y était jamais oublié, et ces belles choses étaient surtout, comprises de manière à embellir les personnes qui doivent les porter. On y remarquait un diadème en diamants d’un dessin étrusque, pur de lignes, joli de silhouette, léger d’aspect, sans manquer d’une certaine sévérité, qui peut servir au besoin de collier, de bracelets, couverts de pierreries et de diamants, rubans souples qui se modèlent d’eux-mêmes sous les formes du cou. Ces œuvres renfermaient les qualités pratiques essentielles, conformes aux règles si clairement tracées sur les beaux bijoux grecs et romains, chefs-d’œuvre d’art du musée Campana. MM. Marret et Baugrand reçurent, à Londres, la médaille qui fut accordée indistinctement à tous les exposants récompensés. »

Source : Lamathière, T. Panthéon de la Légion d’honneur. Paris, 1907.

« La collection Campana eut sur le bijou une influence directe et immédiate. […] Il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir le rapport de Fossin sur l’exposition de Londres, en 1862. Il cite : « […] Marret et Baugrand : diadème en diamants d’un dessin étrusque pur de lignes, joli de silhouette, léger d’aspect, sans manquer d’une certaine sévérité, et qui peut servir au besoin de collier. »

Source : Vever, Henri. La bijouterie française au XIXe siècle, vol. 2, p. 150.